Nuit de l'enfer

Léo Ferré

Compositor: Não Disponível

J'ai aval?ne fameuse gorg?de poison. - Trois fois b? soit le conseil qui m'est arriv?
- Les entrailles me br?t. La violence du venin tord mes membres, me rend difforme, me terrasse. Je meurs de soif, j'?uffe, je ne puis crier.
C'est l'enfer, l'?rnelle peine! Voyez comme le feu se rel?! Je br?comme il faut. Va, d?n!
J'avais entrevu la conversion au bien et au bonheur, le salut. Puis-je d?ire la vision, l'air de l'enfer ne soufre pas les hymnes!
C'?it des millions de cr?ures charmantes, un suave concert spirituel, la force et la paix, les nobles ambitions, que sais-je?
Les nobles ambitions!
Et c'est encore la vie! - Si la damnation est ?rnelle!
Un homme qui veut se mutiler est bien damn?n'est-ce pas? Je me crois en enfer, donc j'y suis.
C'est l'ex?tion du cat?isme. Je suis esclave de mon bapt?.
Parents, vous avez fait mon malheur et vous avez fait le v?. Pauvre innocent!
- L'enfer ne peut attaquer les pa?s. - C'est la vie encore!
Plus tard, les d?ces de la damnation seront plus profondes. Un crime, vite, que je tombe au n?t, de par la loi humaine.
Tais-toi, mais tais-toi!
C'est la honte, le reproche, ici: Satan qui dit que le feu est ignoble, que ma col? est affreusement sotte. - Assez!
Des erreurs qu'on me souffle, magies, parfums, faux, musiques pu?les.
- Et dire que je tiens la v?t?que je vois la justice: j'ai un jugement sain et arr?, je suis pr?pour la perfection... Orgueil.
- La peau de ma t? se dess?e. Piti?Seigneur, j'ai peur. J'ai soif, si soif!
Ah! l'enfance, l'herbe, la pluie, le lac sur les pierres, le clair de lune quand le clocher sonnait douze... le diable est au clocher, ?ette heure.
Marie! Sainte-Vierge! - Horreur de ma b?se.
L?as, ne sont-ce pas des ?s honn?s, qui me veulent du bien...
Venez... J'ai un oreiller sur la bouche, elles ne m'entendent pas, ce sont des fant?.
Puis, jamais personne ne pense ?utrui. Qu'on n'approche pas. Je sens le roussi, c'est certain.
Les hallucinations sont innombrables. C'est bien ce que j'ai toujours eu: plus de foi en l'histoire, l'oubli des principes.
Je m'en tairai: po?s et visionnaires seraient jaloux. Je suis mille fois le plus riche, soyons avare comme la mer.
Ah ? l'horloge de la vie s'est arr?e tout ?'heure. Je ne suis plus au monde.
- La th?ogie est s?euse, l'enfer est certainement en bas - et le ciel en haut.
- Extase, cauchemar, sommeil dans un nid de flammes.
Que de malices dans l'attention dans la campagne... Satan, Ferdinand, court avec les graines sauvages...
J?s marche sur les ronces purpurines, sans les courber... J?s marchait sur les eaux irrit?.
La lanterne nous le montra debout, blanc et des tresses brunes, au flanc d'une vague d'?raude...
Je vais ?iller tous les myst?s: myst?s religieux ou naturels, mort, naissance, avenir, pass?cosmogonie, n?t. Je suis ma?e en fantasmagories.
?outez!
J'ai tous les talents! - Il n'y a personne ici et il y a quelqu'un: je ne voudrais pas r?ndre mon tr?r.
- Veut-on des chants n?es, des danses de houris? Veut-on que je disparaisse, que je plonge ?a recherche de l'anneau? Veut-on? Je ferai de l'or, des rem?s.
Fiez-vous donc ?oi, la foi soulage, guide, gu?t. Tous, venez, - m? les petits enfants, - que je vous console, qu'on r?nde pour vous son cœur, - le cœur merveilleux!
- Pauvres hommes, travailleurs! Je ne demande pas de pri?s; avec votre confiance seulement, je serai heureux.
- Et pensons ?oi. Ceci me fait peu regretter le monde. J'ai de la chance de ne pas souffrir plus. Ma vie ne fut que folies douces, c'est regrettable.
Bah! faisons toutes les grimaces imaginables.
D?d?nt, nous sommes hors du monde. Plus aucun son. Mon tact a disparu.
Ah! mon ch?au, ma Saxe, mon bois de saules. Les soirs, les matins, les nuits, les jours... Suis-je las!
Je devrais avoir mon enfer pour la col?, mon enfer pour l'orgueil, - et l'enfer de la caresse; un concert d'enfers.
Je meurs de lassitude. C'est le tombeau, je m'en vais aux vers, horreur de l'horreur! Satan, farceur, tu veux me dissoudre, avec tes charmes.
Je r?ame. Je r?ame! un coup de fourche, une goutte de feu.
Ah! remonter ?a vie! Jeter les yeux sur nos difformit? Et ce poison, ce baiser mille fois maudit! Ma faiblesse, la cruaut?u monde!
Mon dieu, piti?cachez moi, je me tiens trop mal! - Je suis cach?t je ne le suis pas.
C'est le feu qui se rel? avec son damn?

©2003- 2024 lyrics.com.br · Aviso Legal · Política de Privacidade · Fale Conosco desenvolvido por Studio Sol Comunicação Digital